VI.14.32 Pompeii.
December 2005. Entrance doorway.
VI.14.32 Pompeii. July 2010. Looking south through entrance doorway. Photo courtesy of Michael Binns.
VI.14.32 Pompeii. July 2010. Plaque on west side of entrance doorway. Photo courtesy of Michael Binns.
VI.14.32 Pompeii. December 2005. Looking south towards oven.
VI.14.32 Pompeii. May 2005. Looking south towards oven.
VI.14.32 Pompeii. Looking south towards oven.
Photographed 1970-79 by Günther Einhorn, picture courtesy of his son Ralf Einhorn.
VI.14.32 Pompeii. May 2017. Looking east towards mills. Photo courtesy of Buzz Ferebee.
VI.14.32 Pompeii. May 2015. Mills on east side. Photo courtesy of Buzz Ferebee.
VI.14.32 Pompeii. May 2015. Detail of mills. Photo courtesy of Buzz Ferebee.
VI.14.32 Pompeii. May 2005. Mills on east side.
VI.14.32 Pompeii. Mills on east side.
Photographed 1970-79 by Günther Einhorn, picture courtesy of his son Ralf Einhorn.
VI.14.32 Pompeii. 1968. Looking towards mills on east side. Photo by Stanley A. Jashemski.
Source: The Wilhelmina and Stanley A. Jashemski archive in the University of Maryland Library, Special Collections (See collection page) and made available under the Creative Commons Attribution-Non-Commercial License v.4. See Licence and use details.
J68f0266
VI.14.32 Pompeii but shown as VI.14.35 on photo. Pre-1937-1939. Looking towards mills on east side.
Photo courtesy of American Academy in Rome, Photographic Archive. Warsher collection no. 248.
VI.14.32 Pompeii but photo numbered as VI.3.28. Pre-1937-1939. Mills.
Photo courtesy of American Academy in Rome, Photographic Archive. Warsher collection no. 255.
VI.14.32 Pompeii. September 2004. Looking towards east and south sides.
VI.14.32 Pompeii. May 2017. Detail of north side of oven on south side of bakery. Photo courtesy of Buzz Ferebee.
VI.14.32 Pompeii. May 2015. Detail of oven on south side of bakery. Photo courtesy of Buzz Ferebee.
VI.14.32 Pompeii. December 2005. Oven.
VI.14.32 Pompeii. May 2015. Looking south along west side. Photo courtesy of Buzz Ferebee.
VI.14.32 Pompeii. May 2005. Looking south along west side.
VI.14.32 Pompeii. May 2005. Looking south-west from room to east of entrance doorway across mills towards oven.
This room is shown on the Eschebach plan as the location of entrance 32.
At Pompeii, the entrance numbered 32 is actually a short distance further west, looking into the mill room.
VI.14.32 Pompeii. March 1939.
Looking north-east across mills towards room on east side of entrance doorway, and doorway connecting to VI.14.30, in centre right.
Photo courtesy of Rick Bauer.
Recherches sur
les boulangeries de l’Italie romaine – campagne 2012
Nicolas Monteix,
Sandra Zanella, Sanna Aho, Raphael Macario et Evan Proudfoot.
Le matériel suivant est © Ecole française de Rome.
Utilisation soumise à CC-BY-NC-SA 4.0
Voir http://cefr.revues.org/954
Merci à Nicolas Monteix et à ses collègues.
The following material is © Ecole française de Rome.
Use subject to CC-BY-NC-SA 4.0
See http://cefr.revues.org/954
Our thanks to Nicolas Monteix and colleagues.
Dans cette
boulangerie, le nettoyage a porté pour l’essentiel sur l’espace situé en avant
du four et la salle des meules, ainsi que – partiellement – la salle
de façonnage / pétrissage (fig. 9). Les trois meules paraissent
avoir été installées lors d’une unique phase, en s’appuyant sur le sol en béton
blanc rehaussé de fragments de céramique à l’emplacement de la meta, et en le
surcreusant autour pour permettre l’installation des blocs de basalte.
Fig.
9 - Pompéi Pistrina. Plan de la boulangerie VI 14, 28-32.
Relevé : N.
Monteix, P. Ducret, F. Fagioli, M. Trouillet ; DAO : N. Monteix, R.
Macario ; échelle : 1/100.
L’installation de
la salle de pétrissage et façonnage ressort d’une extension de la boulangerie
aux dépends de la Casa del laocoonte, notamment par
le bouchage des deux portes donnant initialement sur le jardin de la maison. Le
dénivelé de 49 cm entre la pièce 9 et la salle du pétrin (10) est alors
compensé par l’aménagement d’une déclivité réalisée en taillant partiellement
le sol de la pièce 9 et en construisant une rampe nord-sud dans la salle
du pétrin (fig. 10).
Fig.
10 - Pompéi Pistrina. Vue de la rampe installée suite
à l’extension de la boulangerie VI 14, 28-32 vers le sud par
l’aménagement d’une salle de pétrissage.
Cliché pris du
sud. Cliché : P. Ducret / ÉfR.
Lors de cette
extension, une meta et un catillus sont remployés pour servir d’appui à deux
vasques de levée de la pâte – disparues. Les éléments maçonnés utilisés pour
les fixer au sol s’appuient sur la rampe d’accès. Le béton de tuileau de la
salle est taillé de façon à insérer le pétrin. À l’ouest, deux pieds sont
maçonnés pour former la table de façonnage (fig. 11).
Fig.
11 - Pompéi Pistrina. Pieds de la table de façonnage dans la
boulangerie VI 14, 28-32.
Le pied
occidental repose simplement, sans fondation, sur le sol en opus
signinum ; le « pied » oriental est en fait une restauration
moderne du pied effondré en place.
Clichés : N.
Monteix / ÉfR.
Un seul des deux
s’est avéré avoir des éléments antiques en son sein. La majeure partie de
l’élévation a été restaurée au moment du dégagement. Le pied occidental
peut-être tombé lors de l’éruption, a été reconstruit dans sa position de
chute. Aucune trace n’a été observée sur le pavement permettant de déterminer
avec certitude sa position initiale. L’étude des traces subsistant en élévation
permet d’associer cette extension à une modification de l’étage et de ses
accès. Initialement situé à l’ouest du four, un escalier est aboli, en
ménageant de la sorte un couloir aveugle dont la fonction reste indéterminée.
Au-dessus de la salle du pétrin, l’étage est surélevé de 66 cm, portant
l’élévation de la salle de 3,40 m à 4,06 m. De la sorte, l’étage de
la partie méridionale de la maison a dû, à partir de ce moment
– indéterminé –, être unifié avec celui de la partie septentrionale.
Le nettoyage
effectué autour du four a permis de conclure à la présence d’un cendrier taillé
dans un bloc de tuf parallélépipédique. Les traces de combustion observées sur
les tuiles disposées dans la moitié occidentale de l’autel laisseraient
supposer l’existence d’un chauffe-eau à cet emplacement. Si tel a été le cas,
il faudrait supposer un chauffe-eau ne disposant pas d’un système d’évacuation
des eaux comme ceux observés par exemple en I 12, 1-2 ou dans la
boulangerie des Chastes amants.
Le sol, constitué
de terre battue fortement enrichie d’éléments charbonneux, était nettement
perturbé en raison des mouvements des complexes aménagements hydrauliques
installés autour du four. Au nord-ouest de celui-ci, une colonne maçonnée
paraît avoir servi de conduit pour une latrine située à l’étage, probablement
également utilisable au rez-de-chaussée. Les matières fécales paraissent avoir
été reçues par une probable fosse septique maçonnée de plan sensiblement carré.
Plus au nord, un conduit de citerne, rempli de pierres ponces et nombreux
fragments d’objets céramiques, a été identifié et vidé en surface. Il était
originellement associé à une rigole construite en béton de tuileau dont les
maigres restes montrent un parcours en équerre s’achevant au niveau de la
bouche de la citerne (fig. 12).
Fig.
12 - Pompéi Pistrina. Aménagements hydrauliques antérieurs à la
création de la boulangerie VI 14, 28-32 et partiellement réaménagés lors de sa
mise en place.
À gauche, la
citerne probablement fonctionnelle au moment de l’éruption. À droite, une
rigole finissant initialement dans la citerne ( ?), modifiée par la
construction d’un muret.
Clichés :
Fr. Fagioli / ÉfR.
Dans un second
temps (correspondant à l’installation de la boulangerie ?), ce parcours a
été partiellement oblitéré par un petit muret, ce qui pourrait indiquer un
changement d’usage sans destruction complète, peut-être l’aménagement d’un
bassin pour le trempage du grain. Enfin, deux départs de canalisations ont été
observés en correspondance de la bouche de la citerne. Si la destination
– vers le sud – de la plus petite ne saurait être déterminée, la plus
grande paraît avoir constitué un trop plein dont l’évacuation devait se situer
dans la moitié orientale de la maison, probablement en lien avec la seconde
citerne dont la bouche est visible dans le jardin.
Un dernier
aménagement éventuellement hydraulique doit être mentionné : suivant un
parcours en baïonnette, une fosse a été observée entre la rue et la
pièce 12. Son tracé passe sous les deux murets en équerre si fréquents
dans les boulangeries et dont l’interprétation définitive continue de nous
échapper. Cette fosse ne paraît cependant pas avoir entraîné de destruction des
murets qu’elle respecte. Il s’agira probablement de la (ré- ?)
installation d’une canalisation en plomb (non observée) alimentant le bassin
maçonné situé dans la pièce 18.
Dans le cadre du
catalogage des différents éléments associés aux boulangeries, le relevé des
marques sur meules a été initié durant cette campagne. Loin d’être inédites,
ces inscriptions ont presque toutes déjà bénéficié de la lecture de
H. Dressel, transcrite dans le volume X du CIL, sous le numéro 8057.
Toutefois, la réalisation d’apographes permet de compléter et parfois de revoir
les lectures proposées. Surtout, l’analyse de ces inscriptions en contexte
permet, par-delà quelques pertes et lacunes, d’esquisser un parcours de ces
moulins entre la carrière et la boulangerie.
Pour l’heure,
sous réserve d’achever les apographes et la recension, aux trente-six
inscriptions éditées par Mommsen, s’ajoutent cinq autres, non mises au jour au
moment de l’édition du second volume du CIL X ou non observées. Quatorze
inscriptions ont été revues, six apographes réalisés (fig. 18).
Fig.
18 - Pompéi Pistrina. Apographes des marques incisées sur des
catilli.
Échelle :
1/10.
Relevé –
dessin : N. Monteix / ÉfR.
Il convient en
première approche de souligner que toutes les inscriptions revues ont été
incisées sur des meules réalisées en basalte d’Orvieto (Note 5). Toutefois,
tous les moulins provenant du Latium ne présentent pas nécessairement
d’inscription. Selon les observations d’H. Dressel, transmises par
Th. Mommsen, sept des trente-deux marques inscrites étaient rehaussées de
peinture rouge, tandis que six étaient exclusivement peintes et non incisées.
Pour l’heure, aucune des inscriptions peintes recensées dans le CIL ne semble
avoir été préservée.
Note 5 : Sur
les différentes provenances des meules de Pompéi, voir Buffone 1999,
p. 117-130.
Les inscriptions
incisées peuvent être lues tant sur les catilli que sur les metae.
Ces dernières sont toutefois plus rares (24 %) et plus difficiles à revoir
en raison de leur possible dissimulation par le massif maçonné entourant la
meule dormante. Quand elles sont sur le catillus, elles sont systématiquement
disposées sous l’un des deux trous d’emmanchement (fig. 19), c’est-à-dire
que le tronc de cône sur lequel elles se trouvent était posé au sol au moment
de la gravure.
Fig.
19 - Pompéi Pistrina. Marque Hos(…) sur les
catilli des boulangeries VII 2, 22 (à gauche) ;) et VI 14,
28-32 (à droite), en remploi ; CIL X, 8057, 7 b.
À gauche,
CIL X, 8057, 7 a; à droite, en remploi, CIL X, 8057, 7 b.
Cliché :
Fr. Pauvarel / ÉfR et cliché – dessin :
N. Monteix / ÉfR
En attendant de
les revoir toutes, ces marques incisées renvoient à seize noms différents,
pouvant éventuellement être réduits à quatorze. Eu égard à la nature du
support, aucune de ces inscriptions ne comporte plus de trois lettres. De ce
fait, on ne saurait pour l’heure déterminer dans chaque cas à quel élément de
nomenclature tronqué renvoie l’inscription (Note 6). Quelques exemples
suggèrent cependant des tria nomina abrégés et dépourvus de cognomen (Note 7).
Note 6 :
L’inscription GEA(…) [CIL X, 8057, 6 a] pourrait être l’abréviation
d’un cognomen, tandis que les marques HOS(…) [CIL X, 8057,
7], SEX(…) [CIL X, 8057, 11] et TVL(…) [CIL X, 8057,
13] pourraient renvoyer à des gentilices.
Note 7 : Les
inscriptions P(…) MA(…) [CIL X, 8057, 10], C(…) MA(…) [CIL X,
8057, 9] et C(…) CO(…) [CIL X, 8057, 4 relue] pourraient
correspondre à ce cas de figure.
En dépit de ces
variantes, plusieurs hypothèses peuvent être formulées quant au sens de ces
marques. Elles peuvent avoir été faites (1-) sur le lieu d’extraction et
caractériser soit (1-a) l’exploitant et/ou propriétaire des carrières, soit
(1-b) un simple carrier. Une alternative consisterait à y voir (2) des marques
incisées pour nommer l’acheteur final de la meule, le boulanger. Le fait que
l’on retrouve la même marque dans plusieurs boulangeries et qu’un même
pistrinum présente des meules avec des marques différentes permet de repousser
la dernière hypothèse. On retiendra donc que les inscriptions incisées
renvoient à l’extraction. En suivant cette hypothèse, il est également possible
de considérer que la même carrière (le même carrier ou le même exploitant) n’a
pas de spécialisation dans sa production : elle fera autant des catilli
que des metae. Une dernière remarque peut être faite
quant aux rares inscriptions simplement peintes : leur texte ne se
retrouve jamais parmi les marques incisées ; on considérera donc que ces
indications peintes en rouge pourraient caractériser soit un intermédiaire,
soit le destinataire des moulins.
A priori, seul un
unique exemple est préservé sur un catillus : la meule encore en place de
la boulangerie des Chastes amants (IX 12, 6.8) offre deux inscriptions
peintes à la lecture – à condition de modifier la balance des couleurs (fig. 20).
La première, qui méritera d’être photographiée de nouveau avec un cadrage plus
large, est très effacée et pourrait être un V. La deuxième, peinte dans un
second temps, indiquerait le destinataire du catillus et donc l’occupant ou le
propriétaire de la boulangerie. Les trois lettres séparées d’un point se lisent
C.I.P., que l’on développera en C(aio) I(ulio) P(olybio) ou C(aio) I(ulio) P(hilippo) (Note 8).
Note 8 :
L’intuition que cette boulangerie ait appartenu à Caius Iulius Polybius avait
été émise à titre d’hypothèse par Varone 1989, p. 225-238, p. 236 et
1991, p. 195-204, p. 200, puis par Zevi 1996, p. 78-85,
p. 79. La lecture de cette inscription paraît leur donner raison, au moins
quant au lien avec les Iulii. Nous adressons par ailleurs tous nos
remerciements à A. Varone pour ses remarques sur la lecture de cette
inscription, confirmant notre transcription.
Fig.
20 - Pompéi Pistrina. Catillus dans la boulangerie des Chastes
amants.
De gauche à
droite : cliché initial ; cliché dont la balance des couleurs a été
numériquement modifiée pour faire ressortir les rouges, passé en noir et
blanc ; schéma d’interprétation du second cliché.
Cliché / DAO :
N. Monteix / ÉfR.
Buffone
1999 = L. Buffone et al., Le macine rotatorie in rocce
vulcaniche di Pompei, dans Rivista di studi pompeiani, 10, 1999,
p. 117-130.
Varone 1989 = A. Varone, Pompei.
Attività dell’Ufficio Scavi: 1989, dans Rivista di studi pompeiani,
3, 1989, p. 225-238, p. 236.
Varone 1991 = A. Varone, Pompei.
Attività dell’Ufficio Scavi: 1991, dans Rivista di studi pompeiani,
5, 1991, p. 195-204, p. 200.
Zevi
1996 = F. Zevi, La
casa di Giulio Polibio, dans M. R.
Borriello (éd.), Pompei. Abitare sotto il Vesuvio, Ferrare, 1996,
p. 78-85, p. 79.
Nicolas Monteix,
Sandra Zanella, Sanna Aho, Raphael Macario et Evan Proudfoot, « Pompéi, Pistrina », Chronique des activités archéologiques de
l’École française de Rome [En ligne], Les cités vésuviennes, mis en ligne le 23
mai 2013, URL : http://journals.openedition.org/cefr/954